Association Libanaise des Enseignants de Français

Rencontre avec l'écrivaine journaliste Roula Azar-Douglas

Rencontre avec Roula Azar-Douglas

La rencontre s’est déroulée sur Zoom samedi 25 mai

Etaient présent(e)s Mme Roula Douglas , la Présidente de l’Association Libanaise, Madame Sophie Nicolaïdès Salloum, la Secrétaire Générale Ilham Slim-hoteit, Madame Carole Awit, les membres du Bureau Central Mesdames Maha Husseini, Lama Arnaout Tannir, Faten Khaled Kobrosli ,Leila Sayed,Ghiwa Ghanem , Carole kanso El Ghouri et M. Habib Zorkot, les enseignantes qui ont encadré des productions Mesdames Roula Fahès-Chamoun, Jihane Harb, Mme Hanane Abou Nasreddine Amer , et un grand nombre d’élèves et d’étudiant(e)s .

Pour commencer, le discours d’accueil de Madame Sophie Nicolaïdès Salloum :

« Chers Collègues

Chers élèves, chers étudiants

Au nom de l’ALEF, je vous souhaite la bienvenue

Aujourd’hui, notre dernière activité de l’année scolaire et universitaire a pour sujet une rencontre littéraire avec l’écrivaine journaliste Mme Roula Azar Douglas.

Ses écrits journalistiques et son roman Le jour où le soleil ne s’est pas levé ont suscité le vif intérêt des apprenants et leurs productions nous ont agréablement surpris. Ce qui prouve que la motivation est source de création.

Vous découvrirez des talents pluridisciplinaires : écrivain, journaliste, traducteur, dessinateur, peintre…

Ces œuvres uniques sont nées du désir de créer, de se dire et de dire par le verbe et par l’image ce que l’on éprouve à la lecture d’un texte.

Au nom de l’ALEF, je remercie Mme Roula Douglas d’avoir accepté notre invitation.

J’adresse mes remerciements aux enseignantes qui ont encadré les travaux des apprenants : Mme Leila El Sayed-Hussein, Mme Carole El Ghoury, Mme Roula Cahamoun, Mme Hanane Abou Nasserdine, Mme Faten Kobrosly.

J’exprime ma reconnaissance à mes collègues du Bureau central, en particulier notre webmeste, M. Habib Zorkot chargé de la gestion du numérique, tâche qu’il assume avec une grande maîtrise et avec dévouement et à notre Secrétaire Générale, Mme Ilham Slim-Hoteit, initiatrice du projet, chargée du suivi qui occupe une grande partie de son temps, mais elle ne faillit jamais à son devoir.

L’équipe soudée de l’ALEF constitue le fondement de la réussite de nos activités et nous lui devons le succès de ce que nous entreprenons, poussés par l’amour du français, langue qui nous habite et que nous habitons.

Je remercie l’Agence universitaire de la Francophonie pour la large diffusion de cette rencontre.

Je remercie M. Ludovic Zmitrowicz, Attaché de coopérations pour le français à l’Ambassade de France de la large diffusion de nos activités.

Enfin, j’adresse ma reconnaissance à l’Ambassade de France pour le soutien moral et financier qui contribuent à l’organisation de nos activités ».

A suivi la présentation de Mme Roula Azar-Douglas par Ilham Slim-Hoteit : « L’Association Libanaise des Enseignants de Français (ALEF) propose tous les ans, aux jeunes libanais, lycéens et étudiants universitaires, des rencontres littéraires avec des écrivains français et francophones. C’est devenu une tradition à laquelle nous tenons beaucoup.

Nous avons déjà dans notre répertoire plusieurs rencontres avec :

L’écrivain français Philippe Claudel, l’écrivain Libanais francophone Alexandre Najjar, que nous avons accueilli deux fois (la deuxième fois était à l’occasion de son obtention du Grand prix de la Francophonie), l’écrivain français Laurent Gaudet, et l’écrivain marocain francophone Abdellah Baida.,

Cette année nous avons le plaisir d’organiser cette rencontre avec l’écrivaine journaliste francophone Mme Roula Azar Douglas

Dr Roula Azar Douglas est chercheuse en sciences de l’information et de la communication (SIC). Elle est également journaliste, auteure, conférencière et enseignante universitaire. Outre un doctorat en sciences humaines, spécialité sciences de l’information et de la communication de l’Université Saint-Joseph (USJ), elle détient un diplôme d’études supérieures en journalisme de l’Université Panthéon-Assas, Paris 2, de l’Institut français de la presse et de l’Université Libanaise. De plus, elle possède un diplôme d’études supérieures en sciences de l’éducation de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), ainsi qu’une licence en biologie de l’Université américaine de Beyrouth (AUB).

Dr Roula Azar Douglas a vécu entre le Canada et le Liban. Actuellement établie à Beyrouth, elle enseigne à l’Université Saint-Joseph et occupe le poste de responsable de rédaction du service Campus de L’Orient-Le Jour. Auteure de deux ouvrages et contributrice à plusieurs anthologies, elle est membre du Parlement des écrivaines francophones et du Global Thinkers Forum basé à Londres. Son dernier roman, « Le jour où le soleil ne s’est pas levé », s’est distingué en étant sélectionné parmi les cinq finalistes pour le prix Hors Concours des Lycéens édition 2019. Dr Roula Azar Douglas écrit dans le but de susciter des réflexions et de contribuer au changement vers une société plus juste, plus humaine et plus égalitaire.

Enfin, je voudrais préciser que nous avons choisi deux aspects de l’œuvre de Mme Douglas l’écriture journalistique (un corpus d’une dizaine d’articles) et l’écriture littéraire sa première œuvre Le jour où le soleil ne s’est pas levé.

Ensuite, Madame Roula Azar-Douglas a pris la parole son discours est intitulé « Ecrire pour réfléchir le monde, écrire pour le changer » :

« Écrire, c’est casser le silence, dit-on. Pour moi, l'écriture est bien plus que cela. Non seulement elle brise les solitudes nées du silence, mais, également, elle remplit ce dernier de sens, de musique, de mots qui interrogent, dénoncent, incitent à la réflexion, aident à comprendre ce qui nous entoure et les enjeux auxquels nous faisons face, des mots qui contribuent à déconstruire ce qui nuit et à construire une version meilleure du monde. Casser le silence, oui, mais pas à n'importe quel prix, ni de n'importe quelle manière. Dans cette période particulière où règne la cacophonie, où les mots sont maltraités et perdent leur sens, il est crucial de contribuer à réduire le bruit malsain, le bruit polluant, le bruit qui fausse, le bruit qui tue. L'écriture est pour moi aussi vitale que respirer. Elle est un moyen de réflexion qui me permet à la fois de plonger au plus profond de moi-même et de m’en éloigner pour explorer le monde. Au-delà de l’introspection, l’écriture me permet de me situer par rapport à la réalité, aux événements, et aux idées en cours. Elle représente ma propre peinture de Lascaux et l’attestation de mon existence. C’est une manière de laisser une empreinte, de proclamer ma présence, mes pensées, mes émotions, mes observations, et de laisser libre cours à mon imagination. L’écriture est également une forme de résistance, un acte de rébellion contre l'indifférence et l’oubli. Les mots sont les outils et l’arsenal que j’utilise pour partager mes convictions. En tant que journaliste, auteure engagée pour les droits de l’homme, et même en tant que chercheuse en sciences humaines, j’utilise ma plume et mes connaissances pour défendre les valeurs de respect de la dignité humaine, de démocratie, d’égalité, de liberté et de justice sociale. Tout au long de ma vie, j’ai eu un sens aigu de ma responsabilité sociale, particulièrement en tant que journaliste et écrivaine. Si écrire est parfois un acte de réflexion personnelle, publier et partager mes écrits reflète mon engagement social envers le monde et envers autrui. Un engagement né de ma volonté de contribuer à changer et à élargir le regard sélectif, dénué de nuances et étroitement binaire que portent certains sur le monde. Très souvent, les gens pensent par opposition. C’est tout noir ou tout blanc pour eux. Or la vérité est faite de subtilités et la réalité est rarement uniforme. L’écriture devient ainsi pour moi un moyen de participer activement aux débats de société, de proposer des solutions, de défendre des idées... Pour moi, l’écriture est également un outil de transformation sociale ». (Extrait du discours)

Après le discours, M. Habib Zorkot a projeté les productions des élèves et des étudiants et les a appelés à lire et interpréter leurs travaux.

Lors de la séance du débat avec Roula Azar-Douglas, modérée par Mme Sophie Nicolaïdès –Salloum, les participants ont posé plusieurs questions sur l’œuvre de l’écrivaine, établissant ainsi un dialogue avec notre invitée d’honneur.

Enfin, la clôture par Mme Ilham Slim-Hoteit « Nous arrivons à la clôture après avoir passé des moments merveilleux « hors du temps ». Nous remercions Mme Azar Douglas d’avoir accepté notre invitation, nos remerciements s’adressent aux chefs des établissements scolaires et universitaires qui ont encouragé les élèves et les étudiants à répondre à notre appel. Nos remercions les enseignantes qui ont encadré productions.

Les productions des élèves et étudiants étaient variées : traductions en arabe de certains passages, des textes écrits « à la manière de roula Azar Douglas », des illustrations ...Elles ont révélé des compétences interdisciplinaires formidables un savoir et un savoir -faire admirables.

Les passages traduits ont montré une bonne connaissance du texte du départ Le jour où le Soleil ne s’est pas levé et une bonne connaissance de la langue d’arrivée, en l’occurrence l’arabe. Au niveau de la traduction un travail bien réussi d’intertextualité et d’interdisciplinarité a été effectué.

Associer le texte (ce qui est scriptural) aux tableaux de peinture (ce qui est pictural) a mis en valeur un aspect important du roman : l’étroite relation de la peinture et de l’écriture. L’auteure excelle à peindre par les mots… Zeinab Yassine, étudiante à la Faculté des Lettres de l’Université Libanaise, Section V, l’a admirablement montré en associant des passages du roman à des tableaux de peinture dans une parfaite correspondance révélant une culture artistique remarquable.

Les techniques narratives ont fait l’objet de certaines productions :

- Réécrire une première ou quatrième de couverture

- Imaginer une autre fin à l’histoire : exercice qui a donné libre cours à l’imagination et a orienté le texte vers « un possible narratif » selon « la logique des possibles narratifs » de Claude Bremond.

Chers Collègues

Chers élèves, chers étudiants

Cette rencontre est la dernière activité pour l’année scolaire et universitaire mais nous allons reprendre nos activités à la rentrée 2024/2025 avec un concours sur l’avenir de la technologie « voyage dans un futur technologique ».

Nous clôturons aujourd’hui nos activités mais nous allons avoir deux réunions au niveau du Bureau Central

- La première une réunion d’évaluation de notre programme 2024

- La deuxième une réunion pour la proposition d’activités pour l’année scolaire et universitaire 2025 les dates de ces réunions seront communiquées aux membres du Bureau Central ultérieurement.

Témoignage :

« Félicitations aux enseignantes qui ont encadré les travaux des jeunes apprenants, c’est vraiment une mission difficile de les amener à renouer avec la création littéraire.

Félicitations aux élèves de Greenfield College les illustrations sont bien réussies. La communication est fluide entre l’écrivaine et ses jeunes lecteurs, son souffle fascinateur les a poussés à s’exprimer, à créer et à nous confier leurs soucis et leur originalité » (Mme Maha Husseini-Mazraani).